mercredi, février 08, 2006


CHANTS DE LA MONTAGNE DE L’AME

« A mi-chemin entre les plateaux tibétains et le bassin du Sichuan, au pays de l’ethnie Qiang,dans la partie médiane des monts Qionglai, j’ai vu l’adoration du feu et une survivance de la civilisation originelle de l’humanité. »

Gao Xing Jian « La montagne de l’âme »

En 1997, je n’avais pas encore connaissance des œuvres de Gao Xing Jian, je n’étais qu’un tardif étudiant sinisant, voyageant dans les contreforts de l’Himalaya, au Nord-Ouest du Sichuan.
Mais au détour de cette région d’à peu près la superficie de la France, Je rencontrai deux hommes de la minorité Qiang qui, pour me parler clairement de leurs origines, entonnèrent le chant qui ouvre ce disque.

En 1999, de retour au Sichuan, pour un travail de collectage autour de cette minorité méconnue, j’élargissais mon champ d’investigation en découvrant un angle de vue légèrement différent de mon intention première et qui constitue le point de cohérence de ce disque. En effet, dans cette partie Nord-Ouest du Sichuan, dans des villages de 1500 à 3600 mètres d’altitude, au cœur de vallées s’ouvrant sur la rivière Zagunao jiang, vivent en bonne intelligence depuis des siècles trois ethnies très différentes dans un même milieu géographique .Hans, Tibétains et Qiangs , trois peuples, trois langues, trois types de croyances, mais au sein d’un seul et immense territoire culminant à plus de 7500 m, où les steppes et les hauts plateaux rappellent la proximité de la grande chaîne himalayenne.

Unité de temps et de lieu pour ce disque de collectage qui n’est pas celui
d’un ethnologue, mais celui d’un homme simplement curieux .

Philippe Bouvet

« A cet instant je me rends compte que j’existe vraiment »

Gao Xing Jian « La montagne de l’âme »

Si les Hans sont les plus connus des ethnies chinoises et sont abusivement dénommés les Chinois de par leur position majoritaire et si les Tibétains vivants en Chine sont connus depuis des siècles et occupe ce qui fut le Grand Tibet avant le vingtième siècle, les Qiangs sont en revanche moins connus.
Il s’agit d’un des plus ancien groupe ethnique chinois, connu sous la dynastie Shang ( -1600-1046). Actuellement 200 000 Qiangs vivent sur les contreforts Himalayens, éleveurs et cultivateurs, ils sont majoritairement animiste ou lamaïste lorsqu’ils vivent dans des districts à forte densité tibétaine. Sans écriture propre jusqu’à la fin du vingtième siècle, ils essayent depuis peu de développer une transcription phonétique à partir de nos caractères romains.

« ici, c’est leur pays natal, ils n’ont aucune raison de ne pas vivre en toute liberté, leurs racines se sont enfoncées dans ce sol de génération en génération.
Inutile que tu viennes de loin y chercher des racines à leur place. »

Gao Xing Jian « La montagne de l’âme »

LIENS VERS LE CD : http://www.budamusique.com/index.php?page=shop.product_details&flypage=shop.flypage&product_id=701&category_id=3&option=com_virtuemart&Itemid=1&lang=fr